l’opportun silence de Bouteflika(Libération)

12 juillet 2009

Algérie. Le Président pourrait s’arranger des accusations françaises pour affaiblir l’armée.

Les médias algériens dénoncent avec véhémence «l’humiliation» faite à l’Algérie par les propos de Nicolas Sarkozy concernant l’assassinat des moines de Tibéhirine en 1996, mais les autorités, elles, restent d’un silence de marbre. Ni le ministère de la Défense ni la présidence n’ont fourni la moindre réaction. Seul le porte-parole du parti du Rassemblement national démocratique du Premier ministre Ahmed Ouyahia a dénoncé une «provocation». Un bien léger commentaire contre un président français qui accuse l’Algérie de «mensonge», tels que ses propos ont été interprétés ici.

Aubaine.Alors pourquoi ce silence ? Certains se demandent si ce rebondissement de l’affaire et la mise en cause des militaires algériens dans la mort des religieux n’arrangeraient pas le président algérien, Abdelaziz Bouteflika. Pour Nicolas Sarkozy, la possibilité d’une enquête sur les circonstances exactes de l’assassinat à partir du nouveau témoignage du général français Buchwalter, ancien attaché de défense à Alger, impliquerait son prédécesseur à l’Elysée et les anciens collaborateurs de ce dernier. A Alger, les développements d’une telle enquête impliqueraient nécessairement Liamine Zeroual et la clique des généraux qui tenaient les rênes du pouvoir en 1996. Une aubaine pour l’actuel résident d’El Mouradia qui, depuis son arrivée au pouvoir en 1999, n’a eu de cesse de vouloir réduire l’influence de l’armée et des services de renseignements sur la présidence.

«Il y a une certaine alliance objective dans les intérêts intérieurs de Bouteflika et de Sarkozy. Dans le cas algérien, Abdelaziz Bouteflika veut poursuivre ses changements dans l’institution militaire, mais il n’y arrivait pas totalement jusqu’à présent parce qu’il était face à une opposition interne. Le président français a réveillé la thèse du « qui tue qui », qui a par le passé fait beaucoup de mal dans les rangs des généraux de l’armée de libération nationale, et cela donne une occasion au président algérien d’asseoir sa domination sur les militaires», analyse un politologue algérien. Bouteflika mise sur les règlements de comptes franco-français pour que l’enquête aille à son terme sans qu’il n’ait besoin de mettre de l’huile sur le feu. Télévision, radio et journaux publics ont purement et simplement ignoré l’affaire ces derniers jours. Pas un mot, pas une ligne ne l’évoquent.

A l’inverse, la presse privée, prompte à critiquer les clans au pouvoir, fait cette fois bloc pour défendre l’armée et les services de renseignements. En cela, elle reflète en partie l’opinion de la rue, pour qui le moindre soubresaut dans les relations franco-algériennes fait émerger une paranoïa contre la France, accusée de vouloir montrer qu’elle contrôle encore le sort d’Alger et qu’elle n’entend pas y lâcher ses intérêts.

Intervention. Mais les médias auront du mal à entretenir l’idée d’une crise diplomatique si les autorités continuent d’ignorer publiquement le dossier. D’autant que ces dernières semaines, plusieurs signes et gestes de part et d’autre de la Méditerranée plaident pour un réchauffement des relations entre Alger et Paris. En effet, si Cheb Mami est venu en France pour être jugé – il a été condamné à cinq ans de prison pour sa complicité dans la tentative d’avortement forcé sur son ex-compagne -, c’est sur le conseil qui lui a été donné en haut lieu à Alger. Le chanteur est un proche de Bouteflika. Autre exemple : le dénouement, la semaine dernière, de l’affaire Sophie Scharbook – petite fille enlevée à son père français par sa belle-famille algérienne -, qui a finalement été rendue à son père au bout de quatre ans de procédure grâce à l’intervention directe de Sarkozy auprès de son homologue algérien. Le président français a d’ailleurs remercié publiquement et chaleureusement Bouteflika pour son action dans ce dossier.

Selon les milieux diplomatiques, ces deux affaires en suspens étaient à l’origine du report de la visite officielle du président algérien en France, prévue le mois dernier. Etonnamment, dans le contexte de ces révélations sur l’assassinat des moines de Tibéhirine, personne en Algérie ne parle d’une remise en cause de cette visite prévue désormais à l’automne.

Gestion du cadre urbain à Béjaïa

12 juillet 2009

La faillite des autorités

La ville de Béjaïa, en ce début de l’été, est loin d’offrir le visage d’une cité qui s’est préparée à accueillir les vacanciers, du moins pas comme l’avait annoncé les péroraisons de certains officiels. On a promis cette année encore de mettre en place les conditions idoines pour un bel été au pied de Yemma Gouraya, redorer le blason de la ville prédestinée au tourisme mais la réalité reste tout autre sur le terrain.

Des chantiers, lancés voilà maintenant quelques années, traînent encore à l’image de l’aménagement en boulevard de la grande rue des Aurès. Les travaux de réhabilitation du parc d’attraction, s’ils ont permis dans la hâte d’installer quelques mobiliers sur les aires de jeux aménagées pour les enfants, donnent l’air de s’être essoufflés avant l’heure. Des parties de cette aire de loisirs demeurent exclues des projections et livrées à l’amoncellement des ordures et aux herbes hautes, alors que des promesses fermes, faites par les autorités de wilaya voilà plusieurs mois, avaient annoncé un visage plus accueillant au site. Idem pour le quartier des Oliviers où, certes, l’effort consenti a permis de mettre quelques balançoires pour les enfants et de dresser des murets en pierres offrant un cachet rustique aux lieux. Mais le visiteur y sera très vite agressé par le lamentable spectacle de ces poubelles éventrées ou cédant sous le poids des détritus, et autres dépotoirs qui parsèment la pinède.

En contrebas, sur la promenade Léonorado Fibonacci, ou Brise de mer comme l’appellent les bougiotes, la première évidence qui saute aux yeux de celui qui s’y rend est que les lieux ne sont pas entretenus. Les espaces verts et autres pelouses aménagées ont jauni et les quelques pièces de mobiliers de décoration ont été détruites. L’hygiène est y également déplorable. Pour amocher encore plus le cadre, l’un des kiosques en dur, implanté en bord de mer et devant servir à agrémenter la visite des promeneurs en offrant des consommations sur place, a du être démoli. Son ossature en béton disloquée et ses gravats trônent au beau milieu de la fameuse promenade inaugurée en grandes pompes voilà à peu prés deux années. Ce sont là quelques « attractions » urbaines de la ville de Béjaïa que le bon sens aurait voulu voir mise en valeur plus qu’à aucun autre moment de l’année par ceux qui ont été élus ou désignés pour gérer l’espace public.

Autre curiosité de ce début de l’été à Béjaïa, l’entame de chantiers d’aménagement qui viennent répandre leurs poussières et leurs nuisances sonores au cœur du centre-ville parfois. En sont pour exemples, la réfection d’un réseau d’assainissement sur la rue de la Liberté et cet intérêt subit pour une portion de trottoir, depuis au moins 10 ans livrée à la terre battue, aux herbes sauvage et aux détritus, du coté de la cité 5 juillet. Des engins de travaux publics y sont venus il y a une semaine niveler, y déposer des buses pour de temps en temps revenir creuser des tranchées. Aucune pancarte ni indication ne renseignent les riverains sur les intentions du chantier. Même topo au grand rond-point de Sidi Ahmed où l’on ne cesse pas de défoncer les trottoirs et de décaper la chaussée pour une réalisation dont on ne voit pas le bout depuis des mois. Et ce qui ne gâche rien, ce sont ces nouvelles perturbations dans la distribution de l’eau et qui font que plusieurs quartiers de la ville ne soient alimentés qu’une seule fois toute les 24 heures.

Eclairage public défaillant, transport urbain aléatoire dépassé 21 heures, hygiène approximative dans les points de restauration, autant de manques également qui viennent réduire à de simples promesses médiatiques et politiciennes, les engagements chevrotants des officiels, qu’ils soient issus de l’APC ou de la wilaya.(ELWATAN)

Tizi-Ouzou: Le siège du bureau de la LADDH baptisé au nom de Oumouhand Amrane (ffs1963)

12 juillet 2009

C’est jeudi 9 juillet qu’a eu lieu la cérémonie d’inauguration du siège du bureau de la LADDH de la wilaya de Tizi-Ouzou, en présence de son président, Mostefa Bouchachi et du président d’honneur, Ali Yahia Abdenour. En cette occasion, le siège de la LADDH de Tizi-Ouzou a été baptisé «Espace des Droits et des Libertés: Oumouhand Amrane» et cela en hommage à ce jeune militant décédé en 2006 suite à une maladie et qui a milité avec beaucoup de courage et d’abnégation pour les droits de l’Homme dans la région de Kabylie.

Dans son intervention, Ali Yahia Abdenour, a rappelé à l’assistance les valeurs et les engagements de la LADDH depuis sa création en 1985. Il a souligné également le rôle que doivent jouer les militants de la Ligue dans la revendication d’une justice indépendante et pour des élections libres et transparentes.

Pour sa part, le président du bureau de Tizi-Ouzou, maître Aissa Rahmoune, tout en rendant hommage à son camarade Amrane et à d’autres militants de la région, a tracé l’axe de l’action de son organisation, qui ambitionne de devenir un espace de rencontre et un un lieu de débat et d’action commune avec la société civile autonome de la région. L’objectif est de préserver les droits de tous un chacun, et promouvoir les libertés pour tout le monde.

Intervenant en clôture de la cérémonie, le président de la LADDH s’est félicité de cette réalisation importante dans la stratégie de redéploiement de l’organisation. Maître Mostefa Bouchachi a mis l’accent sur les défis qui attendent les militants de la LADDH à Tizi-Ouzou et à travers toute l’Algérie, qui doivent travailler sans relâche pour réaliser la libération de l’individu après que nos aînés aient réalisé la libration de la patrie.
Adresse LADDH Tizi-Ouzou : cité des fonctionnaires BT.f1 numéro 04 tizi Ouzou
Mail :
laddh_tizi@yahoo.fr

Bilan du 1er semestre 40 tonnes de drogue saisies

8 juillet 2009

Le crime organisé se manifestant sous différentes facettes tel le trafic de stupéfiant, la contrebande d’armes et de munitions, les actes de délinquance économique pour ne citer que ces visages hideux du grand banditisme continue de troubler la quiétude générale du pays. C’est là, inévitablement, la conclusion qu’il y a lieu d’en tirer du bilan des activités de la Gendarmerie nationale pour le compte du premier semestre de l’année en cours.  

var currentFontSize = 100; Imprimer Envoyer cet article à un ami   BlankThisLink(‘printartimg’); var siteURL = ‘http://www.presse-dz.com/’; var xHRObjectSA; var idArt = ’10748′; effet, tel que communiquées hier à l’occasion d’une conférence de presse tenue au siège de l’état-major de la Gendarmerie nationale, les activités de cette corporation pour les six premiers mois de l’année 2009 sont à même de démontrer que le grand banditisme sévit toujours à travers le pays.

Ce qui constitue d’emblée une menace nécessitant d’emblée la mobilisation de tout un chacun et à différents niveaux en vue de réduire jusqu’au bas de l’échelle les incidences néfastes de cette pratique dangereuse.

Le grand banditisme ou le crime organisé pour reprendre ce qualificatif du colonel Djamel Eddine Zeghida en charge du volet de la police judiciaire au sein de la Gendarmerie nationale constitue cette pratique criminelle des plus redoutables, vu qu’elle se manifeste crûment, sans scrupules et dont les conséquences qui en découlent peuvent nuire non seulement au présent mais aussi à l’avenir de beaucoup d’Algériens.

Il en est ainsi en effet du risque encouru si l’on tient compte de l’ampleur gravissime que connaît à titre illustratif le trafic des stupéfiants. Il est question ici d’une réelle calamité qui a atteint des seuils intolérables.

En langage de chiffres, le bilan de la Gendarmerie nationale nationale recense pour le premier semestre de l’année en cours une baisse sensible dans toutes les autres filiales de la criminalité, excepté le trafic des stupéfiants ayant connu une hausse de 9,6% comparativement à la même période de l’année écoulée.

De janvier à juin 2009, ce sont prés de 1 600 affaires que les éléments de la Gendarmerie nationale nationale ont eu à traiter dans le domaine de la lutte contre le trafic des stupéfiants.

Ce qui correspond à un pourcentage de 26,36% de la totalité des affaires répertoriées par le commandement national de la Gendarmerie nationale dans la rubrique du crime organisé et dont le nombre total s’élève à un peu plus de 6 000.

La question a été posée hier lors de la conférence qu’a animée le colonel Zeghida quant à savoir si l’Algérie a réellement franchi le cap d’un pays de transit des quantités de drogue en provenance de l’immense champs de pavot qui est le Maroc pour s’inscrire dans la catégorie des pays à large consommation. Et la réponse du conférencier a été négative.

En ce sens, les arguments mis de l’avant pour mieux étayer ses dires sont tirés de cette comparaison faite entre la quantité destinée à la consommation en Algérie qui est si insignifiante si l’on ose dire, comparé à celle qui transite par le territoire algérien.

Autrement dit et quand bien même la majorité des affaires de trafic de stupéfiants traitées par la Gendarmerie nationale au courant des premiers six mois de l’année 2009 concernent à hauteur de +74% des cas de consommation, il reste que la quantité destinée pour cette finalité ne va pas audelà, nous dit-on, de 25 kg de kif traité saisis par les gendarmes des mains des fumeurs de cannabis au moment où la quantité destinée à transiter via le territoire algérien se compte par des dizaines de tonnes. En tout et pour tout, la quantité de kif traité saisie par les Gendarmes de janvier à juin 2009 avoisine les 40 tonnes.

Cela dit, l’Algérie constitue certes un passage privilégié des narcotrafiquants désirant acheminer leurs marchandises vers d’autres destinations, mais de là à dire que l’évolution dramatique du phénomène de la drogue est à même de replacer notre pays parmi ceux à large consommation de drogue, il semble de l’avis des responsables en poste au niveau du commandement de la Gendarmerie nationale nationale qu’on est encore là.

Toujours dans le sillage de la lutte contre le trafic des stupéfiants, les gendarmes tirent la sonnette d’alarme une fois de plus sur l’ampleur recensée dans le domaine de la propagation des psychotropes.

Durant les premiers six mois de 2006, les éléments de la Gendarmerie nationale ont saisi quelque 18 000 comprimés de psychotropes, ce qui constitue une hausse de 350 % comparativement à l’année passée où seulement 3 000 comprimés de psychotropes ont été saisis.

Quant aux personnes arrêtées pour les motifs de détention, commercialisation et consommation de drogue (cannabis), leur nombre avoisine les 2 500 individus dont plus de 1800 ont été écroués.

Sur un autre volet et excepté les stupéfiants et a un degré moindre le trafic du cheptel, les autres formes de criminalité ont enregistré une baisse sensible à s’en tenir aux données formulées hier par la Gendarmerie nationale nationale et relatives à la période des six premiers mois de l’année en cours.

Il en est ainsi des affaires recensées dans le domaine du droit commun qui ont connu une baisse de 11,67% comparativement à la même période de l’année écoulée.

A souligner que de janvier a juin 2009, c’est un total de 33 145 individus qui ont arrêtés par les services de la Gendarmerie nationale.Le Courrier d’Algérie

Mohand Issad. Ancien président de la Commission de réforme de la justice(ELWATAN)

8 juillet 2009

« L’instabilité juridique pollue le climat des affaires »

Interrogé en marge de la cérémonie de remise des diplômes aux lauréats de la quatrième promotion de MBA du MDI-Alger qui s’est déroulée le 1er juillet dernier à la Sorbonne (Paris), Mohand Issad, professeur agrégé en droit et avocat émérite, a bien voulu répondre aux questions portant sur la contribution des promoteurs étrangers à l’investissement en Algérie, l’instabilité juridique qui trouble les investisseurs, les dernières mesures restreignant les rapatriements de bénéfices réalisés par les sociétés étrangères et la surprotection des travailleurs contre les licenciements dont se plaignent de nombreux entrepreneurs exerçant en Algérie. Riches en enseignements, les propos de cet expert en droit — ayant de surcroît présidé la Commission nationale de la réforme de la justice et celle devant faire la lumière sur les tragiques événements de Kabylie — méritent d’être lus avec intérêt.

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-  Convaincre les entrepreneurs résidant à l’étranger de s’installer en Algérie pour contribuer à son développement est un souhait récurrent des autorités politiques algériennes, alors que sur place des entrepreneurs autochtones se plaignent de ne pas être sollicités. Quel est, justement, votre sentiment sur la question ?

- Je constate effectivement que, de temps à autre, les responsables algériens, comme s’ils n’avaient pas plus important à faire, organisent des colloques sur l’investissement direct étranger en y associant quelquefois des opérateurs algériens résidant à l’étranger, qu’ils souhaiteraient faire venir, voire revenir en Algérie comme s’ils étaient incontournables pour son développement. Ils oublient que lorsqu’on est installés à l’étranger, on ne prend pas le risque de changer de pays. Ils ne rentreront pas aussi facilement qu’on veut nous faire croire. La politique la plus sage et la plus intelligente, à mon sens, devrait beaucoup plus consister à retenir les intellectuels et les entrepreneurs qui se trouvent en Algérie en leur facilitant les choses. Mon intime conviction est que nos entrepreneurs sont capables de lutter efficacement contre la mondialisation, mais qu’ils n’ont en revanche pas la force de lutter contre l’abus de droit et contre la corruption.

-  C’est de cet abus de droit que les sociétés étrangères sommées d’ouvrir, avec effet rétroactif, leur capital à des opérateurs algériens se plaignent, précisément, depuis la récente promulgation d’une directive gouvernementale chamboulant subitement toute la législation existante…

- L’humanité a mis plus de mille années pour imposer la non-rétroactivité de la loi et les pays occidentaux ont mis environ trente ans pour élaborer une stratégie de défense de l’entreprise au moyen de clauses de sauvegarde. Vous ne pouvez, à l’évidence, pas produire de loi pour régir le passé. Les investisseurs viennent dans votre pays prennent connaissance de la législation existante et élaborent leurs projets en fonction de cette législation. Si vous changez du jour au lendemain cette législation pour la compliquer ou la rendre moins attrayante, vous constituez une menace pour les entreprises, à commencer par les plus vulnérables d’entre elles, les entreprises algériennes en l’occurrence. D’où leur besoin de défense au moyen de clauses de sauvegarde, dont l’une dite de stabilisation stipule, en substance, que lorsqu’une entreprise arrive dans un pays, elle doit être jugée selon la législation en vigueur au moment où elle y a débarqué. Si vous changez la législation du jour au lendemain, la stabilité juridique n’est plus assurée. Les investisseurs ne viendront pas et ceux qui sont présents sont déjà tentés de repartir. L’Etat de droit veut dire que la personne doit être jugée en fonction de la loi, en vertu de laquelle il est venu s’installer chez vous. Si vous avez une législation libérale et incitative sur la base de laquelle des entreprises ont fait le choix de s’installer dans votre pays et que vous la changez subitement en obligeant ces entreprises à accepter ces changements, vous n’êtes plus dans un Etat de droit. La clause de stabilisation vise précisément à prémunir les investisseurs étrangers, mais également nationaux, contre ce type de dérive.

-  Ces dérives sont malheureusement fréquentes et les entreprises n’ont eu jusqu’à présent pour choix que celui de se soumettre ou de se démettre…

- L’instabilité juridique pollue le climat des affaires et quand on change du jour au lendemain, comme on a tendance à le faire trop souvent, des dispositions de lois fondamentales au moyen de simples articles de lois de finance ou de circulaires gouvernementales, vous n’êtes assurément pas en situation de stabilité juridique. Chaque année on assiste, malheureusement, à ce genre de pratiques consistant à changer les textes fondamentaux du pays que sont le code civil, le code fiscal et le code de commerce, par des dispositions glissées subrepticement dans des lois de finances annuelles et complémentaires. Cette instabilité juridique n’est évidemment pas faite pour rassurer les investisseurs algériens et, encore moins, étrangers favorisés comme on le sait par des offres d’investissement autrement plus attrayantes en provenance de nombreux pays du monde, à commencer par nos voisins, et ceux de l’Europe de l’Est.

-  Les abus constatés en matière de rapatriement de bénéfices ont poussé l’Etat algérien à être plus regardant sur l’activité des sociétés étrangères exerçant en Algérie. Dans l’état actuel d’instabilité juridique, ce droit à la régulation ne risque-t-il pas de virer vers d’autres formes d’abus de droit ?

- Quand un Etat est convaincu qu’il a été lésé dans ses droits, il est tout à fait normal qu’il se rapproprie ses pouvoirs. Mais à condition qu’il les exerce en tant qu’Etat régulateur, impartial et au-dessus de la mêlée. Les abus commis par les sociétés étrangères activant en Algérie ne peuvent pas être occultés, car nombreux et très coûteux pour le pays. Alors qu’elles avaient pris l’engagement d’investir en Algérie dès leur installation, ces dernières ne le font que lorsqu’elles ont réalisé des bénéfices substantiels, dont elles consacrent seulement une partie à l’investissement. Je peux également citer le cas de ces entreprises étrangères qui ont acquis un certain pourcentage du capital d’une entreprise publique algérienne et qui se sont engagées dans le contrat de cession à investir une partie déterminée de capital pour moderniser les équipements et mettre à niveau le personnel, mais qui au bout du compte, ne font rien de tout cela. Elles attendent de réaliser des bénéfices pour éventuellement remplir cette clause d’investissement pourtant clairement souscrite dans le contrat de cession. L’Etat a longtemps fermé les yeux sur ces anomalies sur lesquelles il est aujourd’hui temps de se pencher ne serait-ce qu’en ouvrant le débat. Il faut absolument que l’Etat assume ses prérogatives de contrôle et s’il n’en a pas les moyens, il est important qu’il ouvre au moins le débat sur cette importante question du contrôle.

-  Pratiquement tous les procès en prud’hommes intentés par des travailleurs contre les entreprises qui les ont licenciés ont tourné à l’avantage des travailleurs causant des sureffectifs ou de lourdes pénalités financières aux entreprises concernées. Cette sur protection des travailleurs n’est-elle pas, selon vous, de nature à fragiliser les entreprises ?

- Dans un pays où près de la moitié de la population active est au chômage, je ne vois vraiment pas pourquoi protéger une catégorie de la population qui a déjà la chance d’avoir un emploi au détriment de l’autre qui ne dispose même pas de cette chance. Protéger un Algérien contre une entreprise algérienne est, pour moi, un non-sens. Donner le pouvoir à un juge d’ordonner la réintégration d’un travailleur dans l’entreprise qui l’avait licencié est également un non-sens, d’autant plus que la loi en vigueur ne prévoit pas la réintégration. Si un employeur est condamné, il est tout simplement contraint à payer une indemnité de licenciement. Il faut absolument réviser cette législation encore fortement empreinte de l’esprit du socialisme et du statut général du travailleur (SGT) des années 1980. On n’a pas à imposer à un employeur un employé dont il ne veut pas. Le souci de protection de l’entreprise doit passer avant, car c’est elle qui crée les emplois et la richesse. C’est aussi simple que cela. Jusqu’à maintenant, on a fait du social démagogique qui consiste à opposer le travailleur à l’entreprise, étant bien conscient qu’en obligeant cette dernière à réintégrer des travailleurs licenciés on l’expose à de ruineux sureffectifs, sans omettre de préciser, qu’un employé réintégré aura tendance à ne pas obéir à sa hiérarchie.

Travail des enfants à Béjaïa(ELWATAN)

7 juillet 2009

Des collégiens sacrifient leurs vacances

Des mineurs se convertissent, l’été venu, en vendeurs ambulants proposant produits de vergers, galettes, cacahuètes, herbes aromatiques et autres marchandises.

Si pour certains écoliers les vacances sont synonymes de détente, loisirs et autres plaisirs qu’offre la saison estivale, pour d’autres c’est une corvée incontournable. En effet, il y a parmi la population scolaire, des enfants qui se convertissent en la circonstance en vendeurs ambulants, sillonnant les artères de la ville de Béjaïa et ses quartiers populaires. Certains, souvent très jeunes, envahissent les marchés hebdomadaires et les coins de rue pour proposer divers produits de verger, quelques légumes frais, des fruits ou des herbes fraîches. D’autres vous proposent de petites pièces de poissons pêchés la veille, après une longue soirée passée à draguer la générosité de la mer. Samir, âgé de 8 ans, élève au primaire, nage dans son large polo noir et son jean bleu, plutôt vieux que délavé. Il est écolier et les vacances il ne sait pas encore ce que cela veut dire. En effet, dés la grande sortie de l’école, il devient vendeur de galettes au marché.

Des galettes que préparent sa mère et sa sœur. Son père est chômeur, dit-il. Samir doit aider les siens pour subvenir au besoin de la famille. « Pour ce faire, nous vendons du pain dans les marchés hebdomadaires et les autres jours nous faisons du porte-à-porte pour proposer nos galettes aux ménagères », raconte Samir, tout en interdisant aux clients indélicats de tripoter son produit. Massi, diminutif de Massinissa, est collégien. Âgé de 14 ans et traînant un handicap au bras gauche, il vend des briquets et des lames de rasoirs pour aider son père dont le revenu ne suffit pas pour sa famille nombreuse. Massi, qui s’intéresse énormément aux études et qui d’ailleurs est un bon élève, n’omet pas de préciser qu’une partie de la recette sera réservée à « acheter les fournitures scolaires de la prochaine rentrée pour moi-même et mes deux petites sœurs ». Fatah, orphelin de père, dit que sa famille est sans ressources. Pour l’aider, il a choisi le créneau des herbes aromatiques. « C’est ma mère qui plante ces herbes que je vends et c’est de cela que nous vivons », nous dit-il, timidement et tristement.

Hocine, dont l’étal est adjacent de celui de son camarade Fatah, n’a que 15 printemps. Cependant, il donne l’air d’en avoir le double, tant sa façon de parler et de bouger n’est pas conforme à son jeune âge. Lui, c’est le vendeur d’huile d’olives. De grande taille, fétiche, il est enfoncé dans un pantalon tellement court qu’il donne l’impression de porter un pantacourt qu’il retient à la taille avec une cordelette, en guise de ceinture. Il s’est trouvé dans cette situation après le divorce de ses parents et doit aider son grand-père à nourrir toute une famille. Il dit qu’il va à l’école mais que cela « ne sert à rien et ce n’est pas fait pour des gens comme lui sauf que par respect à ma mère je continue à fréquenter l’école ».

Toutefois, Hocine est heureux à baigner dans l’huile. Il se considère « spécialiste de l’huile ». « Je suis mieux que beaucoup de gens, je connais la meilleure huile et toutes les régions où l’huile est très bonne », dit-il, non sans fierté. Si ces chérubins ont choisi la rue pour vendre leurs produits, d’autres se rabattent sur les bars et autres débits de boissons pour proposer à la clientèle des cacahuètes, des pistaches ou des amandes salées. Ces nombreux enfants, précocement adultes, restent dignes malgré la misère. En effet, si vous n’êtes pas intéressés par leurs produits et que vous leur tendez quelques pièces, ils les refusent en vous disant simplement : « Merci, on ne veut pas l’aumône ! ». Espérons qu’ils réussiront dans leurs études et penseront à changer la vie de leurs remplaçants.

Algérie: grève des travailleurs d’Arcelor Mittal à Annaba

7 juillet 2009

Les travailleurs d’Arcelor Mittal Annaba, filiale algérienne du géant mondial de la sidérurgie, observent depuis lundi une grève générale illimitée, a appris mardi l’AFP auprès de leur porte-parole Smain Kouadria.

« Les 7.200 travailleurs du complexe sidérurgique d’El Hadjar et des pointes de vente d’Arcelor Mittal à travers le pays sont en grève générale illimitée depuis lundi », a déclaré M. Kouadria. Quatre des huit membres du groupe des négociateurs observent une grève de la faim depuis lundi à 14 H, selon M. Kouadria.

Les travailleurs d’Arcelor Mittal revendiquent notamment des augmentations de salaires, la revalorisation des régimes indemnitaires, l’amélioration des conditions de travail, a-t-il ajouté.
« Nous avons une plate-forme de revendications de onze points. Les négociations avec la direction se poursuivent et butent sur la revalorisation des salaires », a affirmé le porte-parole des travailleurs d’Arcelor Mittal Annaba.

La direction d’Arcelor Mittal Annaba a prétexté la crise économique mondiale et la mévente des produits sidérurgiques en Algérie pour rejeter les augmentations de salaire réclamées par les travailleurs, selon M. Kouadria.
Mittal Steel faite face àla concurrence parfois déloyale des importateurs de rond à béton qui ont profité de la baisse des prix de ce matériau sur le marché mondial pour inonder le marché national. « Certains importateurs utilisent des registres de commerce loués pour importer et éviter de payer des taxes à l’Etat. Cette méthode leur permet de pratiquer des prix bas par rapport à Mittal Steel. Le gouvernement doit protéger la production nationale », estime un autre représentant des travailleurs, contacté par tsa-algerie.com

Les travailleurs reprochent à Mittal Steel d’avoir manqué à ses engagements en matière d’investissements et d’amélioration des conditions de travail en Algérie. « Si voulons être compétitifs, il faut renouveler et moderniser les machines », ajoute le même représentant des travailleurs.
La direction du complexe d’El Hadjar n’était pas joignable mardi en début d’après-midi pour connaître sa réaction sur ce mouvement social.

Le complexe d’Al-Hadjar d’Annaba, ancienne propriété de l’Etat algérien, avait été racheté à 70% en octobre 2001 par l’indien Ispat, une entreprise du groupe Mittal.source TSA

Mohamed Samraoui : « la guéguerre entre la DGSE et la DST aurait précipité le sort des moines »

7 juillet 2009


Un général français affirme que les moines de Tibéhirine ont été victimes d’une bavure de l’armée algérienne. Pensez-vous que cette thèse est crédible?

L´auteur de ces propos est un général de la DGSE qui était en poste à Alger au moment des faits, c´est donc quelqu´un de bien informé et qui a surement vécu certaines péripéties liées à cette triste affaire qui a couté la vie à sept moines paisibles qui vivaient en communion avec la population de la région de Médéa.

Ce nouveau témoignage, même s´il est Tardif, me semble assez crédible, puisque d´une part il émane d´un officier français qui a déposé sous serment, et d´autre part, il recoupe certaines informations très documentées fournies par l´adjudant Abdelkader Tigha, qui lui, était en poste au CTRI de Blida lors de l´enlèvement des moines trappistes.

La thèse d´une bavure est fort plausible, tout comme l´implication des services secrets français dans cette affaire. D´ailleurs selon d´autres sources, la guéguerre entre la DGSE et la DST aurait précipité le sort des moines.

Le même militaire met en cause Alger dans la mort de l’ancien Archevêque d’Oran…
Le général Buchwalter n´a pas incriminé directement Alger, mais ses sous-entendus insinuent clairement qu´il impute l´assassinat de Mgr Claverie au pouvoir de l´époque. Je crois pour ma part que les deux évènements sont hélas intimement liés.

Quelles sont les zones d’ombre qui continuent d’entourer l’affaire des moines?

L´affaire des moines de Tibehirine n´a toujours pas révélé tous ses secrets. Seule une enquête sérieuse et impartiale mettra à jour les rôles joués par de nombreux acteurs tels: Djamel Zitouni, Mouloud Azzout ,qui comme chacun le sait, sont des agents du DRS, Philippe Rondot,…etc..

Comment se fait il qu´un émissaire du GIA ait pu entrer en contact avec les représentants de l´ambassade de France à Alger et négocier la libération des moines trappistes à l´insu du DRS?

C´est tout simplement inimaginable sans complicité! Le plus énigmatique est que cet émissaire demeure totalement inconnu, alors comment négocie-t-on avec un inconnu?
Pour le cas de l´archevêque d´Oran, qui était au courant que son avion avait été retardé à Alger le jour de son assassinat?

Quel impact pourrait avoir ces révélations sur l’avenir des relations entre la France et l’Algérie?

Les relations entre l´Algérie et la France ont de tout temps étaient secouées par des phases de crises aigues, cependant dans ce cas précis, il s´agit d´une affaire de justice, j´estime que les parents des moines ont le droit de connaitre la vérité sur leurs malheureuses disparitions, puisque la version officielle est tronquée et truffée de contre-vérités.sourceTSA

Le «qui tue qui ?» de nouveau agité

7 juillet 2009

Une fois de plus, le «qui tue qui ?» ravageur est agité: un an après la publication par le journal italien Stampa d’un article citant un haut fonctionnaire occidental dévoilant dans l’anonymat (quel professionnalisme et crédibilité !) sa «vérité», accusant «les militaires algériens de tuer par bavure les moines de Tibehirine», certains journaux français prennent le relais et se déchaînent pour agiter les mêmes accusations. Une simple question: pourquoi un an après et surtout pourquoi maintenant ? Premier acte: 6 juillet 2008. Le journal italien Stampa titre en manchette: «Les moines en Algérie tués par les militaires». Les éléments ? «Après douze années un haut fonctionnaire occidental dévoile la vérité: un hélicoptère de l’armée algérienne mitrailla le bivouac où ils (les moines, ndlr) étaient retenus». Un an plus tard jour pour jour, une dépêche de l’Agence France-Presse (AFP) citant «une source proche du dossier» relate: «Un général français entendu par la justice a affirmé que le massacre des moines de Tibéhirine en 1996 était une «bavure» de l’armée algérienne. Auparavant, le Figaro, Mediapart et l’Express avaient publié la même version.

La même dépêche AFP donne les détails: «Attaché militaire de l’ambassade de France à Alger à l’époque des faits, le général François Buchwalter, aujourd’hui à la retraite, avait recueilli les confidences d’un ancien militaire algérien, dont le frère avait participé à l’attaque, a-t-on précisé de même source. «Les hélicoptères de l’armée algérienne ont survolé le bivouac d’un groupe armé et ont tiré, s’apercevant ensuite qu’ils avaient non seulement touché des membres du groupe armé mais des moines», a expliqué cette source, rapportant les propos du général Buchwalter entendu le 25 juin par le juge antiterroriste Marc Trevidic. Le général Buchwalter «a appris les faits quelques jours après les obsèques» des moines et «a écrit des rapports au chef d’état-major des armées français et à l’ambassadeur qui sont restés sans suite», a-t-on précisé de même source.

Selon la version des faits retenue jusqu’alors, les moines qui partageaient leur potager avec les habitants de la région et refusaient de partir en dépit de l’insécurité croissante – onze religieux tués entre 1994 et 1995 – avaient été enlevés par une vingtaine d’hommes armés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996. Quelques semaines plus tard, les têtes des sept moines avaient été retrouvées, après que le Groupe islamique armé (GIA) eut revendiqué les séquestrations. Le témoignage d’un ancien général français mettant en cause les autorités algériennes dans la mort des sept moines de Tibéhirine en 1996 est une «preuve qu’il y a eu dissimulation» de la part d’Alger et de Paris, a affirmé lundi l’avocat des parties civiles, Me Patrick Baudouin. «C’est la preuve qu’il y a eu dissimulation de la part des autorités algériennes et certainement de la part des autorités françaises», a déclaré à l’AFP Me Baudouin.

L’enlèvement et la mort des sept moines, dont on n’a retrouvé que les têtes, a longtemps été attribué au Groupe islamique armé (GIA) qui avait revendiqué les séquestrations. Mais le 25 juin le général en retraite François Buchwalter, ancien attaché militaire à l’ambassade de France à Alger, a déclaré à un juge antiterroriste que les moines avaient été victimes d’une «bavure» de l’armée algérienne. Il a ajouté en avoir informé peu après l’ambassadeur de France et sa hiérarchie, selon une source proche du dossier, confirmant des informations du Figaro, Mediapart et l’Express. Pour Me Baudouin, ce témoignage est «crédible» et «constitue une avancée très significative dans ce dossier». «C’est la confirmation de ce que nous disons depuis l’origine, que c’est l’omerta qui a prévalu au nom de la raison d’Etat», a-t-il estimé. L’avocat a indiqué à l’AFP qu’il s’apprêtait à demander la levée du secret-défense «pour obtenir les rapports envoyés (par François Buchwalter, ndlr) au chef d’état-major des armées et à l’ambassadeur». Il compte également demander les auditions d’Hervé de Charette, à l’époque ministre des Affaires étrangères, celle d’agents des services de renseignement français ainsi qu’une nouvelle audition de Michel Lévêque, ambassadeur à Alger au moment des faits.» Voilà pour le contenu de la dépêche de l’agence de presse française.

Autre «dossier» évoqué par le général Buchwalter, celui de l’assassinat de l’évêque d’Oran, Pierre Claverie en 1996. Selon l’ancien attaché militaire, «les autorités n’appréciaient pas sa liberté de ton tant à l’égard des islamistes que du pouvoir algérien». Selon lui, Mgr Claverie «pensait à l’implication du pouvoir algérien» dans la mort des sept moines de Tibehirine. «Je pense qu’il y a un lien entre l’insistance d’Hervé de Charette à aller à Tibehirine et cet assassinat. J’ai été témoin de la fureur du ministre algérien des Affaires étrangères quand Hervé de Charette a modifié le planning prévu pour aller à Tibehirine», a déclaré François Buchwalter.

C’est donc la fameuse agitation juridico-médiatique du «qui tue qui ?» qui est une fois de plus remise au goût du jour. Pourquoi maintenant ? Tentative de réponse: depuis quelques mois, Paris n’hésite plus à tourner le dos à Alger en affichant ouvertement son soutien à Rabat dans le dossier du Sahara Occidental. Récemment, le représentant français à l’ONU a bataillé fermement contre un texte de résolution élargissant le mandat du contingent des casques bleus au Sahara Occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés et dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf. Le Front Polisario, qui administre les camps de Tindouf, était favorable à cet élargissement. Mais Rabat, accusé de violer les droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés, était opposé à une telle surveillance. La France s’est rangée dans le camp du Maroc. Au risque de froisser l’Algérie.

Cet épisode illustre le peu d’intérêt accordé par Paris à sa relation avec Alger. Les autorités françaises ne prennent même plus les précautions nécessaires pour éviter de froisser les Algériens sur des dossiers sensibles, comme la mémoire, le Sahara Occidental, l’immigration… et bien sûr la fameuse agitation «qui tue qui ?». Les diplomates et les hommes politiques français ne commentent plus par exemple les demandes algériennes sur la repentance. Ils ne commentent pas non plus les critiques régulièrement formulées par Alger sur le projet d’Union pour la Méditerranée (UPM). De même que les demandes algériennes concernant les visas et la circulation des personnes ne semblent pas avoir été entendues en France.

Après un bon départ qui a suivi l’élection de Nicolas Sarkozy, puis sa visite d’Etat en Algérie en décembre 2007, les relations algéro-françaises sont retombées dans le froid. Une relation soufflant entre le tiède et le froid à laquelle personne n’arrive à donner du contenu. «Les relations entre les deux pays sont très complexes. L’UPM a montré qu’elle ne pouvait pas constituer une solution à cette situation de crise récurrente. Depuis quelques mois, les deux pays se parlent très peu. Les visites ministérielles se sont raréfiées. Autre exemple de ce manque de froid entre les deux pays: l’ambassadeur de France à Alger avait indiqué le 22 avril dernier que le président Bouteflika réservait toujours sa réponse concernant une invitation à se rendre en visite dans l’Hexagone. Mais dès le lendemain, Mourad Medelci affirmait le contraire, en indiquant que le président Bouteflika avait donné son accord. «Il n’y a plus de suivi. Les rares échanges se passent entre l’Elysée et la présidence algérienne. On ne sait pas par exemple pourquoi le président Bouteflika avait reporté sa visite prévue initialement au début de l’année ni s’il va vraiment aller en France en juin prochain», reconnaît un diplomate algérien. La visite du président Bouteflika en France devait avoir lieu en juin dernier mais elle est reportée.sourceLe Quotidien d’Oran

Tibéhirine: Sarkozy demande la vérité, veut la levée du secret défense

7 juillet 2009

sarkozychef.jpgLe président français Nicolas Sarkozy a demandé mardi la “vérité” sur le massacre des moines de Tibehirine en Algérie en 1996, et indiqué qu’il voulait la levée du secret défense sur tous les documents   demandés par la justice française. “Je vous dis une chose, je veux la vérité. Les relations entre les grands pays, elles s’établissent sur la vérité et non pas sur le mensonge”, a déclaré le président français lors d’une conférence de presse avec son homologue brésilien Inacio Lula da Silva à Paris. “J’indique de la façon la plus claire que, naturellement, je lèverai le secret défense sur tout document que nous demandera la justice. Il n’y a pas d’autre façons de faire la vérité, aucune autre façon”, a ajouté M. Sarkozy. “Ce sont des faits qui remontent à 1996. La justice est saisie, la justice doit avoir tous les documents”, a insisté M. Sarkozy. “On ne peut pas dire que l’amitié entre les peuples et entres les pays peut résister aux mensonges. Il faut faire la lumière, il n’y a rien à cacher. En tout cas de mon point de vue, je suis vraiment déterminé à ce que la lumière soit faite”, a-t-il conclu. source(ffs1963)

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